Sur les tablettes de nombreux clubs de L1, Nadir Belhadj n’a pas écarté l’idée d’un transfert lors du Mercato. Le gaucher du CSSA envisage également de finir la saison avec le club ardennais.
Nadir Belhadj, pensez-vous que Sedan, actuelle lanterne rouge, peut remonter la pente et s’en sortir lors de cette seconde partie de saison ? Et quelles seraient les recettes de ce renouveau ?
J’espère déjà que la trêve a fait du bien à tout le monde et j’espère que nous allons nous en sortir. Mais il faut que nous jouions comme lors des derniers matchs. Comme des morts de faim. Lors du dernier match contre Valenciennes, on aurait pu penser que c’était eux qui étaient à notre place. Mais il faut surtout que l’on prenne moins de buts, notamment à domicile. Il faut essayer également de faire quelques petits coups à l’extérieur. Sans ça, cela va être difficile quand même.
Franchement, l’éviction de Serge Romano a-t-elle changé quelque chose ?
On est toujours à la même place en championnat. A la case « zéro ». Mais il y a plus de sérieux à l’entraînement. Et puis Pasqualetti était adjoint. Il savait déjà ce qu’il se passait dans le groupe et il tente de gommer nos lacunes. Ce qui a changé aussi, c’est le système de jeu. On est passé d’un système à quatre derrière à un système à cinq. C’est plus compact.
On parle beaucoup de vous dans les médias. La mauvaise passe du club ne semble pas vous affecter sur le terrain…Dès que je rentre sur le terrain, je fais le vide. Je ne joue surtout pas avec la peur au ventre et en me disant qu’on est dernier. Je ne me prends pas la tête sinon, cela rend fébrile. Je me bats pour gagner en donnant le maximum. Je ne regarde pas l’enjeu mais le jeu. C’est un rêve de jouer en Ligue 1. Je me lâche. Je ne me dis pas qu’il y a Wiltord ou Micoud en face de moi. Si je peux leur mettre un crochet, je leur mets. (rires)
Vous avez évolué au poste de latéral gauche puis de milieu gauche. Où vous sentez-vous le mieux ?
Avec Serge Romano, je jouais arrière gauche. José me fait plus évoluer en milieu gauche. Il n’y a pas de souci. Mais j’aime bien m’appuyer sur quelqu’un pour jouer lancé. Avec Maurice-Belay, ça se passe bien et on s’entend bien dans notre couloir.
« Si je dois partir pour progresser, je partirai »
Vous avez prolongé à Sedan jusqu’en 2009 mais si descente en Ligue 2 il y a en fin de saison, pourriez-vous vraiment rester ?
C’est difficile. Après avoir connu le jeu de la Ligue 1, les médias et tout le reste, c’est difficile de se dire qu’on va jouer en Ligue 2. On n’en a pas trop discuté encore. Il y avait les vacances. Beaucoup de journalistes m’ont appelé. Mais si on trouve un arrangement entre moi, le président et un autre club, pourquoi pas… Il y a des clubs qui sont intéressés mais je ne sais pas s’il y a eu des offres concrètes. Mais le Mercato a ouvert lundi. Tout peut se passer. Cela dit, si je reste à Sedan, je ne bouderai pas. Mais si je dois partir pour progresser, je partirai.
Le fait d’être dans le viseur de nombreux clubs ne risque-t-il pas de vous déstabiliser ?
Non. Je sais que le foot va très vite. Un jour, on a huit clubs qui nous veulent et le lendemain, pas un seul. Certains s’intéressent à moi depuis dix ou douze matchs et cela ne m’a pas perturbé. Je ne me dis pas qu’il y a un recruteur qui me regarde quand je joue. Franchement, je ne me prends pas la tête.
Passer d’un club comme Sedan à un club de l’envergure de Lyon ou de Marseille tout de suite, sans passer par un club plus intermédiaire comme Lille, Lens ou Saint-Etienne, n’est-ce pas un risque ?
Ce sont de bons clubs. Je suis ouvert à toutes propositions. Je ne suis pas à dire que je veux aller à tel endroit et pas dans un autre. Si c’était seulement pour l’argent, je serais parti depuis longtemps. Moi, je veux juste progresser. Comme quand j’ai quitté Gueugnon. Je suis allé à Sedan et c’est très bien.
Et l’étranger ? Cela vous attire ?
Je pense qu’il vaut mieux rester ici. Il vaut mieux bien percer en France avant de penser à partir dans un club étranger. Certains partent et on n’entend plus parler d’eux.