Belhadj découvre un autre monde
En passant de Sedan à Lyon, Nadir Belhadj a franchi une étape importante de sa carrière. Humble et ambitieux, l’Algérien espère saisir sa chance, lui qui vient d’accrocher la Peace Cup à son palmarès.
Nadir Belhadj n’a pas attendu le jour de la reprise de l’entraînement pour entrer dans la peau d’un Lyonnais. Quand le public de Gerland l’a acclamé alors que José Pasqualetti l’avait placé sur le banc lors de la venue de Sedan à Lyon, puis quand celui de Geoffroy-Guichard l’a insulté alors qu’il portait le maillot ardennais, l’Algérien avait pris conscience de son nouveau statut. Bien que prêté à Sedan la deuxième partie de saison, Nadir Belhadj était un joueur de l’OL depuis début janvier. « Même si c’est passé assez vite, j’étais impatient de venir », avoue-t-il. Depuis trois semaines, il a enfin débuté la nouvelle étape de sa carrière. Pas la moins difficile mais certainement la plus excitante et décisive.
Pour l’instant, Belhadj est dans ses petits souliers. « C’est impressionnant d’être là, explique-t-il. Il y a un grand écart entre Sedan et Lyon ! J’espère apprendre avec tous ces grands joueurs. Mais je suis aussi ambitieux. Je suis venu pour progresser et gagner des titres. » Durant la préparation, Nadir Belhadj, que certains de ses coéquipiers surnomment déjà le Zizou des Ardennes en raison de ses roulettes, entend se montrer aux yeux d’Alain Perrin. Mais il sait que la tâche sera dure. « Si l’on me donne ma chance, il faudra assurer, prophétise-t-il. La grande différence avec les clubs que j’ai connus, c’est qu’ici chaque erreur se paye cash. » Depuis le début de son parcours, Nadir Belhadj (25 ans) ne s’est pas beaucoup trompé. Il a gravi les échelons méthodiquement. « Je ne voulais pas brûler les étapes », raconte-t-il.
Sa polyvalence devrait l’aider
Après des débuts à Lens, il demande à être prêté à Gueugnon en Ligue 2. « J’ai préféré m’aguerrir à ce niveau plutôt que d’évoluer en CFA. C’est d’ailleurs à Gueugnon que j’ai reculé au poste de latéral car durant ma formation, j’étais ailier gauche. » De retour à Lens, il préfère poursuivre sa progression à Sedan en restant à l’échelon inférieur. « A Lens, il y avait Lachor, Queudrue et Rool à mon poste, explique le néo-Lyonnais. J’ai bien fait car même si c’est un petit club, Sedan a de bonnes structures. » Sous le maillot ardennais, il se révèle et tape dans l’œil des recruteurs. « J’avais entendu parler de Lille et de l’Ajax Amsterdam. Mais Lyon, ce fut une surprise ! Bernard Lacombe me suivait depuis deux ou trois ans. L’OL, c’est un rêve. Tout le monde a envie de venir. »
Maintenant qu’il est là, Nadir Belhadj va devoir confirmer tout le bien que l’on pense de lui. Il va devoir lutter avec Fabio Grosso, Hatem Ben Arfa et Kim Källström pour se faire une place dans le onze de départ d’Alain Perrin. Sa polyvalence devrait l’aider. « Mon jeu est naturellement porté vers l’avant. Je peux jouer dans tout le couloir gauche, détaille ce fan de Roberto Carlos et Ashley Cole. Quand le coach me donnera ma chance, je devrai la saisir. Pour l’instant, je ne me prends pas la tête. » Elle pourrait venir rapidement. Avec Nadir Belhadj, l’OL détient un joueur aux multiples facettes. Bon défenseur, rapide, habile passeur, l’Algérien n’est pas maladroit à l’heure de distiller les coup-francs. Mais le petit nouveau du groupe coupe rapidement son interlocuteur quand on évoque avec lui ses qualités dans ce domaine : « On sait qui est le patron ! C’est Juninho le boss. Quand on a un tireur de coup-francs comme lui, on le laisse faire. Ses coup-francs, c’est un truc de fou ! J’espère juste pouvoir progresser à son contact. » En attendant, c’est sans le Brésilien, blessé, que Belhadj vient d’inscrire la première ligne à son palmarès en reportant samedi la Peace Cup. Un premier trophée qui en appelle d’autres…
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